Les changements climatiques terrestres vont nous amener à jouer les pigeons à des températures de plus en plus élevées et le colombophile devra s'adapter et adapter ses pigeons.
Au niveau du pigeonnier, plus il fait chaud, plus le pigeon doit avoir de place donc pas trop de pigeons ( respecter 1 mètre cube par pigeon), l'aération doit être bonne mais sans courant d'air. La baignade dans un eau
propre est très appréciée des pigeons.
Nous avons vu que la graisse corporelle accumulée pendant l'hiver pouvait empêcher les pertes de chaleur par la peau. Deux possibilités se présentent : soit limiter cette graisse corporelle qui protège
le pigeon contre le froid en hiver, soit l'éliminer rapidement avant les premiers concours importants ; les deux possibilités étant compatibles. Pour limiter la quantité de graisse accumulée par le pigeon en hiver, il faut
chauffer le pigeonnier, nous avons vu que les pigeons acclimatés à la chaleur ont moins de graisse corporelle et une structure de peau telle qu'elle laisse mieux passer la chaleur, de plus il est prouvé que des œufs soumis
à des températures clémentes donnent des pigeons mieux acclimatés à la chaleur. Un pigeonnier chauffé est moins humide et l'on y révèle moins de problèmes respiratoires et moins de parasitisme.
Des entraînements bien menés vont aussi diminuer la quantité de graisse sous cutanée et on a aussi vu qu'un entraînement était bénéfique au niveau de la thermorégulation en diminuant le halètement.
Donc, si vous avez des pigeons qui se posent sur le toit en haletant et en gloussant, si c'est en début de saison, il se peut que ces pigeons soient trop gras ou pas encore assez entraînés, si ceci arrive en saison, soit
qu'il fait très chaud et très humide (un thermomètre et un hygromètre ne sont pas des achats inutiles), soit que le pigeon a une pathologie respiratoire.
Un pigeon doit être bien hydraté en cas de fortes chaleurs donc attention aux pigeons qui boivent peu à cause du mauvais goût donné à l'eau par certains médicaments, en tout cas toujours donner de
l'eau claire le jour de l'enlogement et éviter le glucose qui aurait tendance à donner soif. Les électrolytes servent à réhydrater un sujet déshydraté mais ne peuvent en aucun cas agir préventivement, ils sont donc
plutôt à donner au retour.
Il faut éviter de donner au pigeon des produits excitants (caféine, théophylline, glucose, etc ...) avant l'enlogement, ceux-ci ayant pour effet d'énerver le pigeon dans les paniers et de gaspiller son
énergie à lutter contre l'excès de chaleur. Plus un pigeon sera habitué au panier, plus il y sera calme et moins il y gaspillera d'énergie.
Je ne reviendrai pas sur le sujet des transports et de la chaleur et l'aération dans les camions. De très bons articles ont été écrits à ce sujet par le Dr Stosskopf et certains convois ont été suivis heure par heure
par Joseph De Scheemaecker.
En ce qui concerne le vol, il est évident que des pigeons mal entraînés ou malades seront obligés de s'arrêter par fortes chaleurs alors que le pigeon entraîné et en bonne santé régulera son
équilibre acide-base, diminuera ses pertes d'eau et trouvera la hauteur et le vent favorables.
Il faudra être particulièrement vigilant au retour des pigeons par forte chaleur. Notez bien que l'on peut estimer la perte d'eau du pigeon par sa perte de poids en le pesant avant l'enlogement et à la rentrée.
Il faudra réhydrater le pigeon et là vient l'effet bénéfique des électrolytes. Le glucose à la rentrée donne de bons effets ainsi que les probiotiques pour rééquilibrer la flore intestinale perturbée par le vol. Les
pertes d'eau s'accompagnent de pertes de sel donc penser à une possible carence en sodium à rééquilibrer sans abuser.
Des sujets très éprouvés auront parfois besoin de soins individuels avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des vitamines et des acides aminés.
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