Avant la grande mue, il faut revenir sur la saison des concours et se poser des questions sur ce qui n'a pas marché de manière à avoir tout éliminé avant la mue. La mue demandant une dépense
énergétique importante, le pigeon ne pourra pas aussi bien lutter contre les maladies et les germes en cause auront le loisir de se multiplier et de perturber la mue.
Une analyse de fientes permettra de diagnostiquer les verminoses et la coccidiose et d'éradiquer celles-ci. Une accumulation d'ascaris dans l'intestin va empêcher le pigeon de profiter des qualités d'une
bonne alimentation, les capillaires s'ils ne donnent pas diarrhée et déshydratation comme chez les jeunes vont quand même se nourrir de sang et avoir tendance à anémier le pigeon.
En ce qui concerne la coccidiose, ma stratégie sera entièrement différente en période de jeu et en mue. Pendant la saison, je ne fais pas traiter systématiquement une coccidiose légère pour
deux raisons, d'abord tous les anticoccidiens quels qu'ils soient ont une toxicité pour le foie et ne doivent pas être employés à tort et à travers, ensuite le fait de laisser quelques coccidies dans l'intestin stimule
l'immunité du pigeon et lui permet de ne pas faire une coccidiose clinique s'il rencontrait des coccidies dans les paniers. Il est évident que ceci n'est réalisable que dans les cas d'analyses de fientes régulières et que
dès que la quantité d'ookystes dans les fientes dépasse un certain seuil, un traitement est nécessaire.
Pendant la mue par contre , comme je l'ai dit précédemment , les germes ont tendance à se développer et le pigeon ne doit plus être en contact avec des pigeons étrangers , donc la tolérance lors d'une
analyse de fientes est zéro ookyste de coccidies.
Si la saison a été perturbée par une pathologie respiratoire, il faut connaître avant la mue l'origine de celle-ci pour que la multiplication des germes respiratoires ne viennent pas perturber la mue, les
entre-autres streptocoques, staphylocoques, chlamydia, mycoplasmes, levures..., doivent être diagnostiqués et traités avec l'antibiotique ou le médicament adéquat.
Une bactériologie avec antibiogramme est la méthode de choix. Les parasites externes peuvent perturber la mue et seront donc traités si nécessaire.
Certaines maladies cachées peuvent apparaître cliniquement pendant la mue, notamment la paratyphose et la maladie due au streptococcus bovis.
Parathyphose
Gonflement de l'articulation >>>>
Il est difficile cliniquement de faire la différence entre ces deux maladies.
La paratyphose lorsqu'elle n'est pas clinique est difficilement diagnosticable avec les analyses de laboratoire dont nous disposons car les salmonelles ne sont que rarement excrétées en période subclinique et il faut
multiplier les bactériologies sur fientes et donc les frais d'analyses pour espérer tomber sur une salmonelle ( un test pcr réalisé systématiquement aux Etats-Unis sur des élevages de volailles en mue pourrait nous être
utile). Dans l'état actuel, deux possibilités s'offrent à nous, soit attendre qu'une éventuelle paratyphose se déclare pendant la mue et la perturbation de la mue qui l'accompagne, soit traiter la paratyphose en préventif
avant la mue .
Il est évident que les colombophiles qui ont vacciné régulièrement contre la paratyphose n'ont pas ce problème. En ce qui concerne le streptococcus bovis, celui-ci aura déjà préalablement perturbé la
saison sportive et une bactériologie sur frottis de gorge permet de le diagnostiquer.
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